Quelle crève-cœur de voir un pays se voir infliger une telle proposition par Trump et Poutine alors qu’ils ont été envahis par les Russes. Personne ne payait cher de leur peau le 24 février 2022 à 5 h du matin quand Poutine lançait une opération spéciale. Près de 4 ans après, les forces en question sont sur le point de signer un plan de paix, car nul n’a intérêt a garder un tel terrain d’opérations aux frontières de l’Europe.
Presque immédiatement en 2022, les forces russes ont attaqué depuis trois axes : Sud depuis la Crimée, annexée par la Russie en 2014; Nord depuis le Belarus, en direction de Kyiv et l’Est : depuis les régions de Donetsk et Louhansk, déjà partiellement occupées depuis 2014. La guerre que Poutine pensait éclair a montré une résistance incroyable des Ukrainiens.
Aujourd’hui les Russes occupent la Crimée qu’ils considèrent comme russe. Dans l’ancienne URSS, cette unité administrative était russe jusqu’en 1954 puis a été donnée à l’Ukraine par Staline. Mais ce don n’a jamais été vraiment accepté car beaucoup de Russes y ont des maisons secondaires et la situation géographique est très stratégique. En 1991, la Crimée obtient le statut de république autonome de Crimée au sein de l’Ukraine indépendante et Sébastopol devient une ville à statut spécial. En 2014, la Sécession est votée même si les votes sont truqués et c’est une terre qui reviendra à la Russie.
Parmi les terres partiellement occupées depuis 2022 , il y a l’oblast de Kherson (rive gauche du Dniepr ; la ville de Kherson a été reprise par l’Ukraine en nov. 2022), celle de Donetsk (≈ 60–70 % contrôlé par la Russie), de Louhansk (≈ 95 % contrôlé) et de Zaporijjia (partie sud, dont la ville de Melitopol et ou il y a la centrale nucléaire). Au total, 17% du territoire est occupé. Les deux premières régions seraient données à la Russie et le sort de Louhansk et Zaporidja n’est pas encore fixé du moins dans son modus operandi (exemple : partage de l’électricité de la centrale nucléaire?).
Tous les points sont en discussion, mais auront-ils le temps de négocier? D’abord le cessez-le-feu n’est pas acquis. Le nombre de soldats à rester en Ukraine non plus: 600 000 comme proposé par les Américains ou 800 000 comme proposé par les Ukrainiens. Les forces alliées pourront-elles stationner en Ukraine? Ou en Pologne? Et quelles sont les garanties de sécurité , ie quelles sont les réponses militaires coordonnées en cas de nouvelle agression russe?
Enfin quel est l’avenir des deux pays? Coté Ukraine, possible intégration à l’Europe ( si l’Ukraine se débarrasse de sa corruption rampante), mais pas à l‘OTAN. Reconstruction économique via un vaste programme international dont on espère que l’Europe sera partie prenante. Coté Russie, réintégration de celle ci dans le concert mondial (G8) avec levée progressive des sanctions.
Beaucoup de ces points ont été discutés de nombreuses fois. Donc ils pourraient y arriver. A priori bien sûr, ce n’est pas à l’avantage de l’Ukraine, mais il faut une paix. Il faut avancer et l’Ukraine pourra peut-être bâtir son avenir sur des bases économiques plus solides. Quant à la Russie, elle reste une menace et la prise de conscience européenne devrait nous faire avancer vers une Europe de la Défense chère aux vœux du Président français.
A suivre donc.

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