J’ai visité aujourd’hui l’exposition ‘ De Paris à Belem: 10 ans d’actions mondiales pour le climat », l’exposition qui célèbre les 10 ans de la COP 21 et qui se passe à la mairie de Paris.
Beaucoup de gens disent que ces COP ne servent à rien et sont une gabegie financière, voire écologique. J’ai participé à 3 d’entres elles, Glasgow, Dubaï et Sharm AL Sheikh et il est vrai qu’on pouvait se poser la question de leur utilité. Toutefois elles sont essentielles pour les prises de conscience et les plans d’action et de financement.
Derrière les murs du grand public, de nombreux bras de fer se font avec quelques résultats glorieux et d’autres plus compliqués. La COP référence est certainement la 21 ou l »Accord de Paris en 2015 a été signé. Engagements de réduction du réchauffement climatique, Neutralité carbone et l’atteinte d’un équilibre entre émissions et absorptions de gaz à effet de serre d’ici la seconde moitié du siècle. Chaque pays devait soumettre un plan climatique pour 5 ans. Engagements financiers, engagements de transparence, prise de conscience de la responsabilité nationale. Enfin Adaptation ( s’ajuster à des changements encore gérables (digues, agriculture résiliente)) et Loss & Damage ( quand les impacts dépassent l’adaptation (territoires perdus, destructions permanentes)). On peut dire ce qu’on veut mais cette COP a été fondatrice de la prise de conscience.
La COP 26 ou j’étais a Glasgow en 2021 a marqué un tournant décisif pour les énergies fossiles avec la réduction de l’usage du charbon non filtré, et l’élimination des subventions aux énergies fossiles. Le Glasgow Climate Pact a été âprement négocié avec le lobby de dernière minute de l’Inde et de la Chine, qui ont demandé un phase down ( réduction progressive) plutôt qu’un phase out (arrêt). Près de 90 pays se sont engagés à réduire de 30 % leurs émissions de méthane d’ici 2030 et engagement de plus de 40 dirigeants mondiaux autour des “Glasgow breakthroughs” (transports propres, hydrogène bas carbone, acier zéro émissions, agriculture durable…). Je dois dire que l’ambiance à Glasgow était à la fois tendue et excitante. Comme à Paris, les choses avançaient et la diplomatie climatique était très forte.
Les COP 27 à Sharm el Sheikh et COP 28 à Dubaï ont orienté le débat vers des urgences liées à l’alimentation, aux forêts et à l’eau. Et pour cause, à Dubaï, les pays pétroliers faisaient un lobby extrêmement fort pour que l’on dévie des énergies fossiles. La COP de Dubaï sentait le pétrole à plein nez. Mais ils ont quand même réussi à signer la Charte de décarbonation du pétrole et du gaz : signée par des entreprises représentant 40 % de la production mondiale, avec objectifs zéro méthane et arrêt des torchères d’ici 2030, neutralité carbone à l’horizon 2050. En échange de la mollesse sur les énergies fossiles, il a été demandé des Nature-based solutions et des restaurations d’écosystèmes : engagement politique pour restaurer forêts, mangroves, zones aqueuses, avec des financements dédiés (Mangrove Breakthrough, Freshwater Challenge…). De l’argent a été mis sur la table avec le fonds vert pour le climat.
La dernière COP 29 à Baku a parlé gros sous, mais compte tenu du choix absurde du pays, peu de pays étaient présents. Il y a beaucoup d’attente sur la COP 30 à Belem. Engagements, Finances et déforestation.
C’est un tournant dans un monde qui se réchauffe au plan climat mais aussi au plan géopolitique. Guerres, conflits, négociation de terres rares comme en Ukraine sur le dos d’un pays blessé, avidités territoriales pour gagner les sous sols et les minéraux stratégiques pour l’industrie ( cf Taiwan). Cela n’est pas nouveau ( voir le Koweit), mais c’est un sujet de plus à prendre en compte.
Le nouvel ordre mondial est à suivre de près. La Chine omni présente en Afrique, les milices russes aussi qui organisent la terreur dans les mines d’Afrique et pillent les pays, les dictateurs comme Bolsonaro dont le profit prime sur la survie de la terre… et enfin le Président Trump , nouveau sur l’échiquier, qui s’est retiré de l’accord de Paris pour pouvoir répondre a sa base électorale « Drill, Drill, Drill ».
Donc, oui , plus que jamais la diplomatie est corollaire et nécessaire à l’action climatique.

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