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Le Pape au Liban: un accueil d’espoir

Sous une pluie battante, les Libanais ont attendu le Pape sur son chemin vers Beyrouth. La situation actuelle du Liban — instabilité politique, crise économique, tensions régionales, exode — rend sa visite particulièrement pertinente : le Pape veut offrir un geste de solidarité, d’espoir et rappeler l’importance de la paix, de la cohésion sociale et de la dignité humaine. Ils veut aussi rendre hommage à un peuple qui a été courageux face à la souffrance lors de leur longue histoire. C’est le premier voyage apostolique à l’étranger du pape Léon XIV, ce qui donne un signal fort à sa politique et à ses priorités.

L’histoire des Chrétiens du Liban est ancienne, complexe et profondément liée à la formation même du pays. C’est au Ier siècle que Saint Pierre fonde la communauté d’Antioch, qui va se développer surtout dans les régions côtières (Tyr, Sidon, Byblos) et montagneuses. C’est au IVe s que Saint Maron va créer la branche des Maronites en lutte théologique avec l’Empire Byzantin. Ils vont au VIIe s s’allier à Rome et devenir l’Eglise Orientale Catholique.

Le Traité de Londres de 1840, organisé parles Anglais notamment pour mettre fin au conflit turco égyptien a créé un Moustassarifat du Mont Liban, incluant Maronites mais aussi Druzes. Le reste du pays devait être sous administration ottomane. Les Chrétiens Maronites ont été pendant des années en conflit avec les Druzes. Les Français, qui avaient été écartés de la négociation en 1840 sont revenus en 1920, lors du démantèlement de l’Empire Ottoman et créent le Liban en 1920 en réintégrant de nouvelles terres au Moustassarifat.

Depuis l’indépendance, le Liban a un système confessionnel : les principales fonctions de l’État sont réservées aux grandes communautés religieuses avec un ordre établi lors du « Pacte National » de 1949. Le Président est un Chrétien maronite, le Premier ministre est un Musulman Sunnite et le Président du Parlement est un Musulman chiite.

La Guerre Civile de 1975 à 1990 et l’accord de Taef qui a été signé en 1989 a réduit le rôle des Chrétiens maronites. Il n’y a d’ailleurs plus de Président depuis 2022 et la situation des Chrétiens, particulièrement dans l’environnement de guerre Israélo-palestinienne adjacente au Liban est très fragile. Les partis politiques chrétiens sont divisés et le Hezbollah, groupe para-militaire chiite libanais, autorisé par l’accord de Taef malgré la démilitarisation du pays est ravivé par les attaques israéeliennes.

C’est dans ce contexte complexe d’affaiblissement de la population chrétienne au Liban que le Pape a décidé de venir pour apporter un message de paix, de réconciliation et d’espérance. Il veut encourager l’unité interreligieuse, l’œcuménisme et le vivre-ensemble. Le programme inclut des rencontres avec des jeunes, des soignants, des victimes, etc., pour témoigner d’une attention spirituelle et humaine à ceux qui souffrent.

Espérons que son message soit entendu au Liban et dans la région. Il y a en tous cas beaucoup d’attente de la population libanaise envers sa présence.

A suivre donc!

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