Human First

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Robert Badinter au Panthéon

C’est un homme qui a aboli la peine de mort et permis la dépénalisation de l’homosexualité qui va entrer au Panthéon : Robert Badinter.
Son père, Simon Badinter, arrêté par la Gestapo puis assassiné par les nazis à Sobibor, a scellé en lui un engagement profond : toute sa vie, il a cherché la Justice des Hommes, la Liberté des corps et des vies.

Son entrée au Panthéon, le jour même où débutent les accords de paix entre Israël et la Palestine, n’est pas un hasard : elle symbolise la réconciliation, la paix et la dignité humaine qu’il a toujours défendues.

« Ceux qui croient à la valeur dissuasive de la peine de mort méconnaissent la vérité humaine. La passion criminelle n’est pas plus arrêtée par la peur de la mort que d’autres passions ne le sont qui, celles-là, sont nobles » ( Robert Badinter) En effet les grands criminels souvent ne craignent pas la mort et quelquefois la souhaite comme un point d’orgue à leur vie ou une libération si le remord les a touché.

La justice française ne peut plus être une justice qui tue. » (Robert Badinter) Les descriptions des couloirs de la mort au petit matin dans de nombreux reportages, romans ou films tendent à montrer que l’Etat ne peut s’abaisser à enlever une vie. Le meurtre est l’horreur absolue et pire encore lorsqu’il s’agit d’un enfant, mais l’Etat ne peut réagir sous le coup de l’émotion et par essence l’Etat ne peut tuer. Ce n’est pas son rôle.

« Parce qu’aucun homme est totalement responsable, parce qu’aucune justice ne peut être absolument infaillible, la peine de mort est moralement inacceptable. Pour ceux d’entre nous qui croient en Dieu, lui seul a le pouvoir de choisir l’heure de notre mort. Pour tous les abolitionnistes, il est impossible de reconnaître à la justice des hommes ce pouvoir de mort parce qu’ils savent qu’elle est faillible.« 

Concernant l’homosexualité, il a fait abroger deux textes discriminant les homosexuels contre les hétérosexuels. L’une, héritée de Vichy, concernait la majorité sexuelle : celles des hétérosexuels était de 15 ans alors que celles des homosexuels était de 21 ans, ce qui provoquait chez les jeunes de nombreux risques de délits. Avant cette loi, on ne parlait pas d’homosexualité chez les jeunes car ils risquaient des ennuis judiciaires. L’autre datant de 1960 créait une circonstance aggravante en cas de trouble à l’ordre public si l’on était avec une personne du même sexe! 10 242 condamnations pour homosexualité ont été prononcées en France rien qu’entre 1945 et 1978. Selon certains et si l’on ajoute des condamnations connexes, ce chiffre pourrait être de 50 000.

On relate l’échange suivant à l’Assemblée Nationale « Pouvez-vous supporter l’idée des agissements d’un vieillard lubrique qui sodomise un gamin de 15 ans ? » l’interpelle le député RPR Jean Foyer, garde des Sceaux sous De Gaulle. La réplique de Robert Badinter cingle : « L’image d’un vieillard lubrique sodomisant un enfant de 15 ans, même avec son consentement, est-elle plus supportable que celle d’un vieillard lubrique, pour reprendre votre expression, sodomisant une jeune fille de 15 ans ? » 

Donc merci à Monsieur Robert Badinter pour ses actions pour rendre la France plus humaine et plus noble. Robert Badinter a incarné une idée simple mais immense : la justice ne doit jamais humilier ni détruire. Elle doit élever, protéger et rappeler à chacun que la dignité humaine n’a pas de conditions.

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