Human First

Human First est un espace d’idées, de réflexion et de dialogue. Dans un monde en pleine mutation – bouleversé par les crises climatiques, les révolutions technologiques et les tensions sociales – nous faisons le choix de revenir à l’essentiel : l’être humain.

Engagée depuis 1997 pour une politique de progrès, fondée sur l’écologie, la justice sociale et le rassemblement républicain.

Manager internationale expérimentée spécialisée en alliances stratégiques et projets globaux internationaux. Experte en innovation, transition numérique et écologie appliquée (Cloud, IA, Smart Cities, décarbonation).

Sur la plage abandonnée…

Comme cette belle chanson de Brigitte Bardot, nous aimons tous les belles plages et la mer turquoise. Pourtant il faut se battre pour que celles-ci résistent au changement climatique. Montée du niveau de la mer, érosion côtière, urbanisation et pollution risquent de sérieusement les attaquer.

En Aquitaine, certaines plages reculent de 2 à 5 m/an. Des îles du Pacifique (Kiribati, Tuvalu, Maldives) voient certaines zones inhabitables submergées à marée haute. L’eau salée s’infiltre dans les terres basses, rendant l’agriculture impossible; ainsi dans le delta du Mékong (Vietnam), la riziculture est menacée. Il y a un risque de disparition progressive de mangroves, marais salants et récifs coralliens qui protègent les côtes. Le tableau est sombre.

Le sable, symbole de vacances, est en fait un élément crucial de l’écosystème , mais il est en même temps sujet de prédation pour l’industrie. Pour la construction de l’un des archipels de Palm Islands, l’Emirat de Dubaï a consommé plus d’un million de tonnes de sable en provenance du fond du golfe Persique. Sans aller dans ces extrêmes, une maison requiert entre 100 et 300 tonnes de sable et une autoroute plus de 30000 tonnes.

Le sable est une ressource non renouvelable. Le sable provient de l’érosion des roches (granite, quartz, calcaire…) par l’eau, le vent et le gel. Ce processus prend des dizaines de milliers à des millions d’années. C’est la deuxième ressource la plus utilisée après l’eau. Une fois qu’il a été mêlé au béton ou sous forme de verre, il est difficilement recyclable. Si l’on continue, 75% à 90% des plages du monde risquent de disparaitre d’ici à 2100, laissant pénétrer l’eau salée dans les nappes phréatiques.

Comme d’habitude quand il y a un matériau rare, l’Homme créé un business d’où la création d’une mafia du sable. Extraction illégale : dragage de rivières, lacs, fonds marins ou prélèvements directs sur les plages. Trafic : vente clandestine à des entreprises de construction. Corruption et violence : ces groupes achètent la complicité d’élus ou de policiers, et n’hésitent pas à recourir aux menaces, voire aux assassinats de journalistes ou militants écologistes.

Dans les années 90, Singapour avait fait des importations massives pour construire le territoire. L’Inde est aussi très active concernant la « sand mafia ». Finalement en 2017, le Vietnam et l’Indonésie interdisent l’exportation de sables pour sauver leurs îles. En 2019, un rapport de l’ONU indique que le sable est en train de devenir une ressource critique.

Il va donc falloir trouver des matériaux de substitution si on veut continuer à bénéficier de nos belles plages.

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2 réponses à « Sur la plage abandonnée… »

  1. Avatar de Falsanisi
    Falsanisi

    Un article très édifiant sur une conjonction de menaces sur notre planète du fait de notre incapacité à réagir véritablement vite et bien.

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    1. Avatar de efalsanisi

      Merci! c’est un combat local, mais aussi international. Pour les générations futures.

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