A nouveau au pouvoir depuis 2022, le Président Lula se présente comme un défenseur de l’environnement, notamment de la préservation de l’Amazonie et des droits des peuples autochtones. L’ouverture de la COP 30 à Belém est pour lui une opportunité majeure de présenter son plan au monde.
Le Brésil capte 60% de l’Amazonie, qui elle même représente environ 50 % des forêts tropicales encore intactes sur Terre, 10 % de la biodiversité mondiale connue, et stocke 80 à 120 milliards de tonnes de carbone. L’Amazonie produit une immense quantité de vapeur d’eau : elle influence les pluies sur toute l’Amérique du Sud et jusqu’aux États-Unis. On l’appelle parfois le “poumon de la planète”, non pas parce qu’elle produit de l’oxygène (les océans le font largement), mais parce qu’elle stabilise le climat mondial. A ce titre, Lula estime légitime que le Brésil devienne le leader dans la protection de forêt.
Après l’aire Bolsonaro, catastrophique pour la forêt amazonienne, Lula a réintroduit les contrôles pour éviter les feux organisés et réactivé un Plan d’action pour la prévention et le contrôle de la déforestation en Amazonie. Malgré une amélioration, les chiffres sont alarmants: en 40 ans, la forêt amazonienne brésilienne a perdu près de 50 millions d’hectares. C’est plus que la superficie d’un pays comme le Cameroun. L’Amazonie rejette aujourd’hui plus de gaz à effet de serre qu’elle n’en capte. Les pertes de végétation entraineront en effet un changement radical dans le cycle des pluies, ce qui provoquera en retour un processus de « savanisation » de la forêt.
La COP 30 lui donne l’opportunité de lancer son programme Tropical Forests Forever Facility, qui permet de récompenser les pays qui maintiennent leurs forêts, avec un fonds de 25 Milliards de Dollards. Les premiers donateurs sont le Brésil et l’Indonésie (un milliard chacun), la Norvège (trois milliards étalés sur dix ans), la Colombie (250 millions), le Portugal (un million). UK a fait faux bon.
La France apportera son soutien de 500 millions ( selon E.Macron) si le fonds « repose sur la science et le suivi de l’évolution de la forêt », a « une analyse constante coût-bénéfice »,a « une gouvernance exemplaire avec un suivi des décaissements en toute transparence » et que ce soit « décliné par pays ».
Emmanuel Macron a raison de mettre des conditions. Le système est bon mais brasse beaucoup d’argent et il faut une gouvernance sans faille. Le système serait de partir avec un fonds de 25 milliards qui permettrait d’emprunter 100 Mds à 5%. Le fonds espère placer les 125Mds obtenus à 8% et de rémunérer les pays sur les 3% de différentiel.
L’éligibilité est basée sur la baisse de la déforestation des forêts tropicales. Beaucoup de pays s’inscrivent. Les pays éligibles à ce jour seraient la Papouasie Nouvelle Guinée ( 122 millions), la RDC et le Brésil (1,4Mds de $). Une partie des fonds iraient aux populations autochtones.
Séduisant sur le papier, il y a quand même un risque fort que l’argent ne soit pas remboursé et que l’argent récolté par les pays n’aille pas à la déforestation. Mais le risque serait plus grand si nous ne faisons rien.
A suivre donc.
pour plus d’informations, des liens ci dessous.
Un bel engagement de Dominique de Villepin sur la nécessité de s’engager au plan mondial pour sauver le planète.
https://lafrancehumaniste.fr/articles/la-fin-de-l-innocence.html
Un lien sur la plateforme à l’origine des informations données sur la déforestation en Amazonie
et les liens Human Firsts:

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